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Venise - Janvier 2012

Etape 8 - Venise - La basilique Saint-Marc

Vendredi 20 janvier 2012. Christ sur fond or, mosaïques, fresques murales, vitraux, coupoles... Voici enfin la basilique Saint-Marc***. A ranger aussitôt aux côtés de Saint-Pierre, de Sainte-Sophie ou de la cathédrale de Monreale... Un chef-d'oeuvre architectural tout simplement.

Un peu d'histoire d'abord. Edifiée au XIe siècle en remplacement d'une autre basilique construite pour abriter le corps de saint Marc. En 828, deux marchands envoyés en Egypte par le doge de l'époque dérobèrent à Alexandrie le corps momifié de saint Marc. Pour commettre leur forfait, ils recouvrirent le corps de lard salé... de quoi passer tranquillement au nez et à la barbe des Musulmans de l'époque.

A contempler la façade ou l'intérieur de la basilique, on comprend tout de suite le lien qui unissait Venise à l'orient et Constantinople. La croix grecque d'abord, sur le même modèle que les églises d'orient. Puis les plaques de marbre et de matériaux précieux qui furent ajoutés à partir du XIIe siècle, pillées lors des expéditions de la Sérénissime. Du coup, l'édifice s'est enrichi au fil des siècles pour devenir l'un des plus beaux mélanges de styles au monde (bysantin, islamique, gothique, Renaissance, etc.). La façade principale se compose de cinq portails ornés de mosaïques de style oriental qui cachent autant de dômes recouverts de plaques de plomb. Le portail de gauche, dédié à saint Alipus, abrite la seule mosaïque originale de la façade, représentant l'arrivée du corps de saint Marc à Venise. Elle permet de voir la basilique telle qu'elle se présentait au XIIIe siècle. Les autres portails comportent des mosaïques du XVIIe siècle. Les bas-reliefs des trois arcs supportant les portails sont un véritable livre d'image et représentent les mois, les signes du zodiaque et les différents corps de métiers qui ont oeuvré à la construction de la basilique.

Une fois passés les portails, on débouche directement dans le nartex***, le vestibule en quelque sorte, qui donne accès à l'intérieur de la basilique. Mais là, impossible de ne pas s'arrêter. Je n'ai jamais vu un nartex pareil ! Pas même à Saint-Pierre. Les murs et les coupoles sont couvertes de mosaïques sur fond or. On se croirait à Constantinople ou à Monreale, en Sicile. Toutes les mosaïques racontent un épisode de l'Ancien Testament. De droite à gauche, on passe ainsi de la Création du monde à Moïse, en passant par le Déluge et l'Arche de Noé, la Tour de Babel, l'histoire d'Abraham et celle de Joseph, le tout posé sur des cartons dont certains ont été créés par Le Tintoret et le Titien.

L'intérieur de l'église*** est encore un copier-coller des grandes églises de l'orient. Les murs et les plafonds sont couverts de mosaïques sur fond or. Une tuerie. 8.500 m2 de mosaïques s'étalent sous mes yeux. Sans oublier les marbres qui habillent tous les volumes intérieurs. Tout a été exécuté selon la tradition orientale codifiée au mont Athos. Le retable d'or représente la vie de Jésus et de ses apôtres. La majorité des mosaïques, cependant, a été réalisée au cours du XIIIe siècle. La mosaïque de l'abside montre le Christ Pantocrator et, au-dessous de lui, les quatre saints patrons de la ville : Nicolas, Pierre, Marc, Hermagor. Sur le dôme central se trouvent sur plusieurs rangs les figures des Vertus, des apôtres et, au sommet, du Christ ressuscité. Les quatre trompes de la coupole montrent les quatre Évangélistes et les quatre fleuves sacrés. En parallèle, le dôme de la Pentecôte présente la scène de la mission confiée aux apôtres par le Saint-Esprit. Les peuples des nations évangélisées sont figurés dans leurs costumes typiques, entre les ouvertures des fenêtres. Les deux nefs montrent des épisodes de la vie des apôtres. Le baptistère raconte l'histoire de saint Jean-Baptiste. On y trouve la fameuse danse de Salomé, fille d'Hérodiade, tenant à bout de bras la tête de Jean-Baptiste. La vie de Saint-Marc est illustrée en cycles de tableaux dans les chapelles latérales.

Allez zou ! A droite du nartex, je prends l'escalier qui conduit à la galerie supérieure*** et au musée Marciano. Face à moi, les chevaux de Saint-Marc***. Les vrais. Ceux du balcon extérieur sont des copies. Ces chevaux de bronze proviennent de l'hippodrome de Constantinople. Les Vénitiens les rapportèrent lors du sac de Constantinople en 1204. En me retournant, je domine l'intérieur de la basilique, et de loin, la foule des touristes.

Un peu plus loin, on accède à l'étage supérieur (4 €), et surtout à la terrasse***. C'est ici que le doge de Venise se plaçait pour assister aux cérémonies et aux fêtes données sur la place. Au centre de la terrasse trônent encore les chevaux de l'hippodrome de Constantinople (les faux). Mais qu'importe, l'effet est saisissant. Ultra photogénique. De là, on a une vue fantastique sur la place San Marco : le palais des Doges, le campanile et sa loggetta (en travaux, grrrrrr...), et la tour de l'horloge. Tout simplement sublime.

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